INTERVIEW :
Propos recueillis par : Benoit Georges
le lundi 15 novembre 2004 - 9 713 vues
Sortis en 2004, le Scoobay anthem avec Tony Curtis, puis le Black cosa nostra sur le riddim Kasablanca ont remis le Dj Future Troubles sur le devant de la scène jamaïcaine. Reggaefrance n’avait plus de nouvelles de cet artiste depuis son dernier passage en France. Alors qu’un autre duo avec Tony Curtis vient de sortir sur le riddim Fowl fight du producteur Frenchie, nous publions cette rencontre à New-York avec un des piliers de l’écurie Maximum Sound.
Reggaefrance / Bienvenue Future Troubles. Peux-tu nous parler de tes débuts ? / La première chanson que j’ai enregistrée, c’était Badness a madness pour le label de Barry O’Hare. Barry O’Hare a produit Prezident Brown, Tanya Stephens, beaucoup de Garnett Silk aussi. C’est l’ingénieur d’Irie Fm. Ensuite la deuxiéme chanson que j’ai enregistrée, c’était Impersonated badman pour le label de Castro Brown. Castro Brown a produit Lady Saw et Luciano. Puis j’ai fait une troisième chanson pour le label de Courtney Cole, Roof International, c’était Hiahiao (Kung fu) et c’est là que ma carrière a commencé.
Au début, quelles étaient tes influences dans la musique? Mes influences en musique c’est d’abord mon oncle. C’est un chanteur jamaïcain de festival. Il est dans un groupe qui s’appelle The astronauts. C’était ma première influence et de le voir à la télé, ça me donnait envie de faire comme lui. Lui et Bob Marley, parce que tu sais que Bob Marley vient de St Ann. Les autres artistes que j’aimais et respectais et qui étaient mes idoles à cette période c’étaient Ninjaman, Admiral Bailey, et Tiger avec Prezident Brown aussi.
Tu as eu une longue collaboration avec Beenie Man et Shocking Vibes. Peux-tu nous parler de cette période ? Ca date d’un morceau que j’ai fait avec Beenie Man pour un de ses albums sur Virgin. Et Beenie Man est un ami. Je n’étais pas vraiment signé chez Shocking Vibes, mais les riddims étaient là, donc je les ai travaillé et j’ai tenté ma chance. Les relations étaient très bonnes à Shocking Vibes. J’y ai fait China mi live, Can’t smoke the weed et bien d’autres chansons. Ca résulte des bonnes vibes que j’avais avec Shocking Vibes. C’est une étape importante dans ma carrière, j’avais besoin de chanter pour des gens comme ça car ils avaient la musique et les moyens de promotion pour me sortir de là.
Et effectivement les chansons que tu cites ont été des hits… Oui c’est vrai. C’est parce qu’on faisait ça à la vibe, c’était très dancehall.
Tu collabores toujours aujourd’hui avec Frenchie (Maximum sound), comment vous êtes vous rencontrés ? Je l’ai connu grâce à Richie Stephenson de Pot of gold, c’était au studio Anchor en 98 ou 99 je crois, car ma carrière à commencé en 94. C’était la première fois que j’enregistrais un morceau pour lui et il disait à Richie Stephenson : « j’aime la voix de ce gars ». Il m’a montré un grand intérêt en tant qu’artiste. Et quand quelqu’un te montre autant d’intérêt, c’est logique de lui donner le meilleur. Donc il y a quelque chose de magique entre Frenchie et Future Troubles. Je ne le juge pas en tant que français ou en tant que blanc, c’est un ami, il a des bonnes vibes et il est carré : si tu fais une chanson pour lui, il te fait signer un contrat, il te paie les royalties, il est vraiment sérieux en business, il est ponctuel, jamais en retard au studio. Il est toujours à l’heure pour tout et il fait ce qu’il dit. J’ai un nouvel, album qui va sortir pour lui en France qui s’appelle ''Cosa Nostra''. C’est un album de 16 titres produits par de multiples labels mais Frenchie en a produit six. Il y a aussi Fat Eyes, Shocking Vibes, 9mile Thugs, John shop records, Fith Element pour qui j’ai fait une chanson. Donc voilà quelles sont mes relations avec Frenchie, c’est un ami et c’est un « business partner ». Maximum sound big up.
Tu as monté ton propre label. Pourquoi être passé à la production ? C’est quelque chose de naturel. Car quelque fois j’ai voulu chanter des chansons et le producteur n’était pas là. Donc je me suis mis dans la peau de l’artiste et du producteur. C’est mieux pour moi en tant qu’artiste de travailler pour mon compte car personne ne te connaît mieux que toi-même. Si quelqu’un peut avoir le meilleur de toi, pourquoi ne pourrais tu pas l’avoir pour toi ? Mon label 9mile thugs a beaucoup de significations. Nine Mile c’est l’endroit où Bob Marley est né (à St ann). Et je suis moi-même de St Ann. T-H-U-G-S ça veut dire : True Honnest United Genuine Soldiers. C’est ma définition de 9mile thugs. On essaye de monter une ligne de vêtement comme G-Unit, c’est 9mile clothing, et il y a 9mile films car j’écris un film qui s’appelle Entertainer. Donc tu as 9mile films, 9mile records, 9mile clothing : j’essaye de faire les choses en grand.
Tu as travaillé avec beaucoup de sounds en Jamaïque, aux Etats-Unis ou en Europe… En France, j’ai travaillé avec Subionic, Heartical sound, Good Vibes, Booyaka Sound. A New-York, tu as Shakalita sound, Cinemax, Blunt Posse, Lion Heart. En Jamaïque, à l’époque c’étaient des sounds comme Tommy Phonic, Turbo Charge, Eloquence. Je travaille avec une grande variété de sounds car il n’y en a tellement maintenant. Pour ce qui est de mes enregistrements, je n’ai pas de sound préféré, je travaille avec tous les sounds.
Un thème récurrent dans tes chansons c’est le kung- fu ou le karaté. Est-ce que tu pratiques les arts martiaux ? Mon frère a fait des arts martiaux. Moi on ne peut pas dire que j’ai vraiment pratiqué. Je regardais surtout mon grand frère, c’est mon mentor. Je connais quelques mouvements mais je ne suis pas un professionnel comme un ceinture noire. Je dirais que je suis plutôt ceinture jaune (rires). Mais pour les gens je suis ceinture noire: Low mi karate, China mi live, Kung fu etc. Pour toutes ces chansons, l’inspiration m’est venue de mon frère et de films.
Tu peux nous parler de ton actualité, de tes projets ? Comme je te l’ai dit, il y a cet album avec Frenchie qui s’appelle ''Cosa Nostra''. Je travaille sur un nouvel album pour moi-même qui s’appellera ''War now'', produit par 9mile Thugs. Un des morceaux principaux est War now. J’ai aussi des nouvelles chansons sur le label Bulba, c’est les productions Fat Eyes, j’ai une chanson sur John shop records. Il y a tellement de labels pour lesquels je travaille. J’ai beaucoup de sons à sortir. Mais le projet principal c’est ''War now'' qui va sortir sur 9mile Thugs, tous les titres sont produits par Future Troubles.
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