ARTISTE
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Célèbre voix de Studio One et personnalité incontournable de la scène musicale jamaïcaine, Sugar Minott est décédé le samedi 10 juillet 2010 dans la soirée, à l'âge de 54 ans.
Originaire des ghett |
BIO
Célèbre voix de Studio One et personnalité incontournable de la scène musicale jamaïcaine, Sugar Minott est décédé le samedi 10 juillet 2010 dans la soirée, à l'âge de 54 ans.
Originaire des ghettos de West Kingston, Lincoln « Sugar » Minott illustre à lui seul toute la diversité de la musique jamaïcaine : une voix douce et mielleuse, qui lui a valu son surnom, parfaitement adaptée à la soul et aux chansons d’amour, des textes réalistes et rasta, le tout doublé d’une attitude dancehall qui lui collait à la peau.
Ancien membre du groupe African Brothers, où il officiait avec Tony Tuff, Sugar Minott rejoint Studio One à la fin des années 70, au moment où le label souhaite se relancer. Il y enregistre le classique "Live loving" en 1978, puis "Showcase", sur les riddims des grandes heures du label.
La même année, il s’investit dans la production et monte ses propres labels Black Roots et Youh Promotion (c’est également le nom de son sound system qui rivalise à l’époque avec les plus grands). Prolifique, il s’attache aussi à mettre en avant de jeunes artistes et à promouvoir la culture des « sufferers » qu’il connaît si bien. En témoigne son premier single auto-produit Man hungry ou l’excellent Ghetto-ology. On lui doit des singles classiques comme Original foreign man de Junior Reid, qui lance sa carrière, ou Lots of sign de Tenor Saw (« Sugar était comme un père pour lui », nous disait le producteur George Phang). Le jeune Little John, Tristan Palmer, Ranking Joe, Michael Palmer, Barry Brown ou Ranking Dread font aussi partie de la garde rapprochée de Sugar.
« Booga » Minott, comme il était aussi surnommé, a toujours répondu présent à l’appel d’autres producteurs : Joseph Hookim à Channel One, à la fin des années 70, George Phang, Wackies à New York, dans les années 80… Il jouit alors d’une grande popularité en Angleterre, contribuant à installer le style « lovers rock » qui fait ses premiers pas.
Moins productif à l’heure du digital (quelques bonnes galettes sortiront tout de même de chez Jammy’s), Sugar se consacre à la scène et tourne dans le monde entier. En 2002, avec les Français de Zenah Music, il enregistre l'un de ses derniers albums, "Leave out Babylon", un opus roots salué unanimement par les critiques. Nous avions aussi eu l'honneur de l'accueillir en invité spécial lors de la soirée Paris Sound Club en 2005, l'un des premiers événements organisés par Reggaefrance. Son tout dernier album, "New day", est sorti en 2008.
Au-delà d’un héritage musical énorme, la Jamaïque et les fans de reggae perdent un personnage attachant, simple et humble, un véritable amoureux de la culture des dancehalls. Arborant un « ghetto smile » (sourire édenté) légendaire, Sugar était intouchable en Jamaïque : il a toujours bénéficié d’un énorme respect dans les rues de Kingston, en restant fidèle à ses origines, proche de son public et en œuvrant pour sa communauté.
Auteur : Benoît Georges |
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Artiste |
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Nationalité |
Jamaïcaine |
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Prénom / Nom |
Lincoln Barrington Minott |
 | Né le |
25/05/1956 |
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