INTERVIEW
Interview et photos : Filip Flatau
Reggaefrance / Peux-tu nous parler de tes débuts ? / J'ai commencé à l'âge de 10 ans, par l'intermédiaire de mon cousin : Daddy Harry qui est connu au pays, car c'est un des précurseurs en Martinique, en sortant le premier album Dancehall. C'est lui qui m'a plus ou moins lancé là-dedans, parce que c'est la famille. Je fréquentais les sounds systems déjà grâce à lui à cette époque. Vers l'âge de 11 ans, je me préparais déjà plus pour les scènes, et à 13 j'ai sorti mon premier album qui s'appelait "Little Yaniss" tout simplement. Depuis, j'ai été présent sur des compilations : Dancehall Party, Jungle Party et la dernière en date : Ultimatum, puis maintenant je suis présent sur l'album de Lord Kossity donc on représente. (rires). Il y a un single qui est sorti avec Tippa Irie également : "Make A Dupie Yet" et puis on travaille toujours. Maintenant on est en l'an 2000 et ça fait depuis 1990 qu'on est dedans.
Tu prévois de sortir un album prochainement ? Oui, avec la grâce de Dieu, on se bat pour ça.
Tu peux nous en dire un peu plus sur l'album ? Au départ c'est Yaniss, ses différents styles, différents sons. On essaye de donner différentes vibes qu'on peut avoir sur le moment.
Pour les musiques de l'album ... Est-ce des rythmiques jamaïquaines ? Oui, il y aura des programmations jamaïquaines, mais sinon on travaille avec Moussad et Renaud, qui ont participé au nouvel album de Lord Kossity sur "Dam Di Dam" et "Nice & Easy". On bosse ici pour le moment, et avec un peu d'opportunité on va essayer de tester sur la Jamaïque, avec des bons compositeurs.
Quelles ont été tes inspirations pour ton style et ta voix ? Original, c'est moi ! ! (rires). J'apprécie beaucoup de deejays, mais je pense qu'il faut être original pour pouvoir proposer des choses aux gens.
Tu chantes en français maintenant, est-ce que tu vas rechanter en créole prochainement ? Bien sur, je viens de la Martinique, il y a des messages à faire passer. Mais j'aime bien être compris quand je chante, c'est la chose principale. Si les gens aiment la mélodie tant mieux, mais d'abord il faut que le message soit bien compris. Pour l'instant on est en France, il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas le créole, qui ne veulent même pas le comprendre aussi, donc on chante en français. Bientôt on va attaquer l'anglais. Il faut que ça soit universel.
Tu préfères chanter en créole ou en français ? Je parle les deux langues : ce n'est donc pas un problème pour moi.
Que penses-tu de l'explosion du dancehall aux Antilles ? Ca explose mais on constate quand même que c'est pas la même chose entre ici et aux Caraïbes. Déjà le reggae est considéré comme une musique qui vient du ghetto : quand le ghetto veut parler, on écoute mais à petite dose. C'est filtré. Là ça commence à évoluer par la venue de différents artistes, différentes tendances. Ca avance.
Tu penses que c'est plus facile de bosser sur la capitale ou en Martinique ? Sur la capitale, il y a plus de moyen, c'est plus facile mais pour rester au goût du jour et pour avoir la vibes, c'est bien d'être là-bas. Il y a une bonne température, les sons sortent avec la même pêche qu'en Jamaïque. Ici, il y a les studios et le matériel.
Maintenant tu t'appelles Yaniss Odua. Tu as laissé tomber le Little Yaniss ?
Yaniss c'était par rapport à mes débuts, quand j'étais jeune. Maintenant les gens me disent que je suis plus little et il fallait donc que je me trouve un autre nom : Yaniss Odua.
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