INTERVIEW : SANCHEZ
Propos recueillis par : Sébastien Jobart
Photos : Romane Guillet
le lundi 22 septembre 2014 - 5 495 vues
La longévité a du bon : quand il descend de scène, Sanchez n’a aucune envie de se plier aux demandes d’interviews qui le pressent, préférant se reposer. Mais il nous reconnaît : on l’avait rencontré à l’occasion de son premier passage en France, quand il découvrait Paris en 2003. Dix ans plus tard, Sanchez fêtait ses retrouvailles avec le public hexagonal cet été, à l’occasion du Garance Reggae Festival.
« Sanchez est de retour », veut-il nous faire savoir. Après une trop longue parenthèse, Sanchez, désormais installé aux Etats-Unis, est plus déterminé que jamais à retrouver les sommets d’antan.
Reggaefrance / La dernière fois qu’on t’a croisé, c’était en 2003 à Paris, pour ta première fois en France. Et te voilà enfin de retour dix ans après… Sanchez / I tell you man, for real… C’est ce que je disais au public : “La route a été longue ! » Ils n’ont peut-être pas compris, mais toi tu sais ! Je suis très honoré d’être de retour, et très reconnaissant d’être ici. Je veux être ici chaque année !
Si je dis “Reggae Sunsplash 1988”, que réponds-tu ? (rires) Je réponds : “7 rappels” ! (rires) Ça reste mon plus grand moment, jusqu’à ce jour. Easily ! Mon Dieu, c’était un sacré moment ! Tes fans te poussent, tu veux juste y aller ! Je pourrais le faire toute la nuit ! Pour vous, vraiment, vous êtes géniaux.
Tu as grandi dans une famille très chrétienne, comment ont-ils réagi quand tu as découvert les sound systems et la culture dancehall ? En allant à l’église, je passais le long des sound systems qui s’installaient. Je jette un œil et je vois King Jammy ! « Oh mon Dieu, c’est King Jammy ! » En revenant de l’église, je les entendais jouer, avec les deejays et tout ça. Je me disais : “Oh mon Dieu, c’est si bon ! C’est ce que je veux faire !” Je savais que c’était mal, mais ce n’est que de la musique, man. J’adore la musique, je le jure devant Dieu.
Comme le disait Bob Marley : « Tu dois taper dans la balle ! » Tes parents pensaient que c’était mal ? Oui. Mais j’appréciais cette musique, et elle me l’a bien rendu. Oui, j’y suis arrivé, Dieu merci !
Tu as travaillé avec beaucoup de producteurs mais ton nom reste lié à celui de Penthouse, le label de Donovan Germain. mes hits également. Donovan Germain est la crème des producteurs. Penthouse, Xterminator, Techniques… et n’oublie pas Digital B ! Ce sont les meilleurs producteurs, encore aujourd’hui. J’ai encore des options pour travailler, ce n’est pas exclu. Je suis désireux, car ils savent ce qu’ils font, et je veux être parmi les meilleurs.
Tu as sorti un album de gospel en 1999. J’ai fait cet album avec ma mère dans mon cœur et dans mes pensées. Sachant que j’allais à l’église tous les dimanches quand j’étais jeune, je ne voulais pas complètement tourner le dos à tout cela. Je voulais lui maintenir la tête hors de l’eau, pour ainsi dire (rires). J’ai essayé, et ça a marché. Enfin, elle n’est pas fanatique, mais elle n’est pas contre, et j’en suis content.
Et à propos de l’album "The General" ? Oh man, l’histoire de cet album… Je pense que cet album sera l’album de la décennie ! Je te le parie ! Cet album, "The General" va être l’album… (il cherche ses mots) Je ne sais pas. C’est comme faire la promotion d’un show pendant cinq mois (rires). Ça va être bon. Cherchez-le car j’y ai mis mon cœur, mon âme, j’ai tout mis dans cet album. Je joue la plupart des morceaux. Je sais que mes fans vont l’adorer.
Qui produit cet album ? C’est moi. J’ai tout fait !
Tu penses sortir un autre album de gospel ? Oui, bien sûr. Mais je commence tout juste à revoyager et tout ça, donc je souhaite vraiment continuer à avancer pour le moment. Tu sais, sortir et faire savoir aux gens que Sanchez est à nouveau prêt. Ensuite, je retournerai en studio pour faire mon truc.
Une dernière question : tu joues toujours au football ? Man… Je ne vais pas te mentir. Je n’arrive pas à croire que j’ai arrêté de jouer au foot. Je t’assure, je n’arrive pas à le croire ! Je vis à l’étranger désormais, je n’ai plus les amis que j’avais et avec qui j’allais taper la balle tous les soirs… Je n’ai plus cette possibilité, que puis-je dire de plus ? J’essaie de jouer sur la Xbox (rires). Mais je dois retrouver la forme, car je me suis rendu compte que quand je coure sur scène, je cherche mon souffle. Donc je dois retrouver la forme et refaire du foot, car comme le disait Bob Marley : « Tu dois taper dans la balle ! »
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