INTERVIEW
Propos recueillis par : Benoit Collin
Photos : Karl Joseph
le lundi 29 mars 2004 - 19 593 vues
Reggaefrance / Bonjour Admiral T, et encore merci de nous recevoir. Peux tu nous parler de tes débuts ? / J’ai grandi dans une famille de mélomanes. Dans mon quartier, il y avait tout le temps de la musique. A partir de 12 ans, j’ai commencé à écouter du reggae avec Bob Marley et Peter Tosh . J’écoutais aussi beaucoup les « lovers » du reggae : des gens comme Glenn Washington, Admiral Tibet. J’ai grandi aux sons du zouk de Kassav’, de la musique africaine, de la salsa.
Est ce que tu peux nous parler de ton titre « en Gwada » ? Le tune gwadada c’est simple, y a pas plus simple que ce tune là, c'est-à-dire que c’est juste une constatation que je faisais de l’île. En té ka palé exactement di sa qui té ka pasé asou île là koi, chaque jou en té ka écri en frase, en trip, sa en té ka voué, en té ka gadé télé, journaux, voila koi. (Je parlais exactement de ce qui se passait chaque jour sur l’île, j'écrivais une phrase, une pensé, ce que je voyais, je regardais la télé, les journaux, voila quoi!) C’est juste des constatations.
Tu fais des dubplates pour des sons jamaïcains ? Non ça m’ait arrivé une fois. C’est vrai que j’ai fait une intro pour un sound system jamaïcain, le sound de Ward 21. Il aimait bien mon style donc il m’a demandé de lui faire une intro pour Christopher qui devait faire le plate pour lui. Sinon j’ai jamais fait de dubplates pour des sounds jamaïcains.
Qu’est-ce que tu retiens de tes premières scènes en métropole ? Rien à dire, moi personnellement, je peux pas dire qu’on m’a déjà mal accueilli ici. La communauté caribéenne, antillaise me soutient. J’ai rien à dire à ce niveau là, justement j’aimerai les big up encore une fois. Je vois qu’il y a différentes personnes qui viennent voir mon show, des métropolitains, des chinois, des africains, c’est assez métissé maintenant. Ca ne peut que me faire plaisir c’est notre but aussi de promouvoir la culture guadeloupéenne, caribéenne le plus loin possible.
Justement, est-ce que tu aurais un message à faire passer aux antillais qui vivent en métropole ? Eh bien cé bon France, bon foss ba yo,paske franchement en pé di zot ké m'en ka wouè ké iciden sa raid a viv , mwèn minm sè en ti tournant mwèn ka vini fè iciden,et franchement affaire bien classé iciden. (Et bien c'est bon la France, beaucoup de force à eux, parce que je peux vous dire franchement que je vois que c'est dur à vivre ici. Moi même, c'est un petit tournant que je suis venu faire ici, et franchement c'est une affaire classée.)
Le système est vraiment dur quand tu n’es pas dans ton pays, tu viens pour tes études, tu viens pour travailler donc c’est assez difficile. Même si au pays y a pas de travail, c’est plus facile parce que tu as ta famille à tes côtés.
Bon foss ba yo !
Est-ce que tu penses que le créole peut-être une limite pour ton développement en métropole ? Pas du tout. Kassav a déjà prouvé qu’il n’y avait pas de limite, Sean Paul le prouve avec le patois jamaïcain. On écoute de la salsa, ça parle espagnol, pourtant y a pas de limite. Donc je ne pense pas que la langue puisse freiner une musique. La musique c’est la vibe. C’est « bon vibration », c’est pas la langue qui va stopper la musique.
Tu peux nos parler de tes projets dans un futur proche ? On a pas mal de projets. Normalement après cette tournée on doit partir en jamaïquain faire trois dates. Et puis il y a les festivals. Ca fait pas mal de projets.
Est-ce que tu aurais un message à faire passer aux lecteurs de Reggaefrance ? Zot ja ka di Reggaefrance.com cé en trè bon bitin. (On dit déjà que Reggaefrance.com est une très bonne chose.) Parce que la lecture, c’est une très bonne chose. Surtout qu’ils écrivent vraiment ce que les artistes disent, c’est donc un bon site. Alors continuez à aller sur ce site pour prendre des informations...
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