BIO
Véritable légende en Afrique du Sud, icône sur le continent africain et star mondialement connue : Lucky Dube (prononcez Doo-Beh) était tout cela à la fois. Son décès tragique, survenu le 18 octobre 2007 à Johannesburg, a laissé derrière lui un vide incommensurable, aussi incommensurable que sa magnifique carrière, longue de 25 ans et riche de 22 albums écrits et chantés en zoulou, anglais et afrikaans.
Né le 3 août 1964 dans la petite ville d'Ermelo, le petit Philip Dube ("dube" signifie "zèbre" en zoulou) a été surnommé "Lucky" après les nombreuses fausses couches de sa maman Sarah. Lucky Dube a été élevé par sa grand-mère, son père, alcoolique, ayant quitté le domicile familial avant qu'il ne voit le jour, sa mère ayant dû rejoindre Johannesburg pour trouver du travail. Après avoir fait ses débuts au sein de la chorale de l'échole, Lucky Dube rejoint à 18 ans le groupe de son cousin Richard Siluma. Avec les Love Brothers, il joue du Mbaqanga, musique traditionnelle zoulou qui habite ses cinq premiers albums. Son premier opus reggae (en l'occurrence un mini-album), intitulé "Rastas Never Die", verra lui le jour en 1984, et sera censuré par la radio, alors que le régime apartheid bat son plein.
Initié très jeune au mouvement Rastafari par la lecture d'un livre dans une bibliothèque, influencé par Jimmy Cliff et surtout Peter Tosh, Lucky Dube connaîtra son premier succès dès 1985 avec "Think About The Children", trouvant dans le reggae le courant musical idéal pour associer ses messages conscients et engagés et ses mélodies populaires et dansantes. Durant toute sa carrière, l'humble Lucky Dube - rasta qui ne fumait pas et ne buvait pas, distillera ses textes de paix et d'unité à travers le monde, luttant contre les discriminations raciale et ethnique, et dénonçant les abus de l'apartheid.
En 1989, "Prisoner" rencontrera un succès incroyable (100 000 copies vendues en 5 jours; plus d'un million à ce jour). En 1990, Lucky Dube remplit Ellis Park, et chante devant 80 000 personnes acquises à sa – juste - cause. L'année suivante, il repart en tournée aux Etats-Unis, puis devient le premier Sud-Africain à participer au Reggae Sunsplash, à Montego Bay. Ce jour-là, il sera le seul artiste à qui la foule demandera un rappel…
Durant ses nombreuses voyages, Lucky Dube aura reçu de nombreux prix et récompenses, et croisé la route d'autres artistes de renom, comme Peter Gabriel, Michael Jackson, Sting, Sinead O'Connor, Seal, Céline Dion, etc… Ses albums "Slave", "Together As One", "House Of Exile" (le titre éponyme est un hommage à Nelson Mandela) ou encore "Respect", son dernier opus (sorti en 2006), auront notamment contribué à asseoir sa légende.
"One time we were judged / By the colour of our skins / Now we are judged / By the colour of our flags / Let us unite / Against being divided", chantait-il en 1997, dans Guns & Roses. Ironie du sort, celui qui invitait ses compatriotes à se respecter les uns et les autres dans un pays rongé par la criminalité est décédé brutalement, tué par balles au volant de sa Chrysler, tandis qu'il déposait ses deux enfants chez son frère à Rosettenville, dans la banlieue de Johannesburg. Une mort tragique, qui laissera son pays et ses fans du monde entier en état de choc. Gramps Morgan, pour ne citer que lui, chantera Always & Forever pour rendre hommage à Lucky Dube, dont le message de paix, intemporel, résonne encore dans les esprits de ceux qui ont ouvert leur cœur à sa musique fédératrice.
Auteur : FX Rougeot |
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Artiste |
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Prénom / Nom |
Lucky Philip Dube |
 | Né le |
03/08/1964 |
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