INTERVIEW :
Propos recueillis par : Maxime Nordez & Cecile
Photos : Karl Joseph
le samedi 15 mai 2004 - 10 472 vues
Seeed est un groupe de onze personnes. Ils sont, avec Gentleman, la référence dancehall made in Germany. Formé à l’initiative de Pierre (l’un des 3 chanteurs), le groupe est né en 1998 d’une idée de fanfare ambulante style New Orleans qui jouerait du reggae et du dancehall. Les musiciens de Seeed (3 E pour 3 chanteurs) sont en majorité berlinois, seul Alfie le percussionniste est jamaïcain. Frank (chant) vient du Ghana et Demba (chant) est originaire de Guinée. Leur but est de faire bouger avant tout et cette énergie leur vaut un succès grandissant. Ils s’expriment en Seeed Speech, une sorte de mélange anglo-allemand. Un groupe surprenant à écouter comme à voir. Rencontre avec Pierre (chant), Jérôme (Trombone) et Alfie (percussionniste)...
Reggaefrance / Aviez-vous déjà fait des concerts en France ? / Pierre : On devait faire la première partie d’Anthony B en décembre à l’Elysée Montmartre, mais on n’a fait que répéter, le concert a été annulé parce que Anthony B n’est pas venu (problème d’avion…) On a fait deux concerts mais pas vraiment en France : un à Val Thorrens et un concert tout près de la frontière allemande donc c’est la première fois qu’on joue vraiment à Paris.
Vous venez de jouer, que pensez-vous du public français ? Pierre : Pour nous c’était le défi de faire notre premier concert ici vu que notre musique est quasiment inconnue en France à part deux ou trois riddims un peu connus des sound systems. On a eu du plaisir à jouer là, c’était cool…
C’était pas trop dur de commencer le festival ? Pierre : si, mais au moins on est vraiment motivés à jouer et à tout donner !
C’est important pour vous de participer à cet événement en hommage à Bob Marley ? C’est quand même le 23ème anniversaire de sa mort… Pierre : Pour nous, c’est autant important de jouer et de promouvoir notre musique en France que de participer au festival Bob Marley…
Comment décririez-vous votre musique ? Pierre : Notre musique reste du reggae mais on essaye de faire sonner à notre sauce donc on a beaucoup de cuivres, on a le dj, des loops, de la percussion et on essaye de faire un bon show… à notre sauce ! Le truc c’est qu’on n’essaye pas de faire le même son que les Jamaïcains, de copier à 100% mais on essaye de faire quelque chose à nous. Bien sur on écoute beaucoup la musique jamaïcaine mais on essaye de faire quelque chose de spécial, de différent. C’est pour ça que, dans un festival comme celui-là, c’est un peu dur de commencer parce que les gens s’attendent à du roots reggae ou du reggae 100% jamaïcain et ce n’est pas ce que nous faisons. Mais au final les gens sont contents d’entendre quelque chose de différent, ça change !
Jérôme : Beaucoup de gens se sont levés quand on a commencé, c’était déjà un bon signe pour nous !
D’où viennent vos idées de mise en scène, les costumes…. ? Jérôme : C’est un peu comme avec la musique, on a envie de faire quelque chose de spécial. Quand les gens viennent nous voir en concert, on a envie qu’ils soient flashés par ce qu’on fait et c’est pour ça qu’on essaye de faire des trucs qui sortent de l’ordinaire. On aime bien jouer avec des costards, dans tout notre show, il y a un aspect visuel…
Pierre : Soit les gens écoutent le cd soit ils viennent au concert et dans ces cas là je trouve que le côté visuel est important, l’influence viendrait plus du P-Funk que du reggae. Mais même en reggae, il y a des groupes qui ont leur propre style et s’habillent…Je pense que c’est très important, avant tout, de divertir les gens. On veut juste divertir, faire danser et que les gens passent un bon moment…
Quels sont les projets du groupe ? Alfie : Cette année, il y a beaucoup de projets. Nous devons aller dans de nombreux pays et l’année prochaine on fera peut être une grosse tournée outre-atlantique. Et une tournée mondiale un jour, j’espère ! Pour le moment nous sommes en Europe, à Paris devrai-je dire !
Vous avez des projets d’albums ? Nous prévoyons un nouvel album en automne et le suivant au printemps prochain, espérons !
Comment se passe votre popularité en Allemagne ? Oui, on est populaires en Allemagne ! (rires) En Allemagne, il y a deux groupes leaders, c’est Gentleman et Seeed. On arrive au moment où les gens semblent prêts pour ça. Les trucs de hip hop s’essoufflent et dans les pays germaniques, en Allemagne, en Suisse, en Autriche on est plutôt Big ! Mais ici, on commence vraiment tout en bas comme en Italie ou en Espagne. D’un autre côté c’est très enrichissant parce qu’on est très connus dans les pays de langue allemande et inconnus ici. On doit toujours se renouveler, faire attention à ce que l’on fait et ne pas s’enfermer dans la routine…
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