INTERVIEW :
Propos recueillis par : Cyril le Tallec
Photos : Marlène Boulad
le mercredi 23 juillet 2008 - 8 141 vues
Entamée en 1999 avec Your Love is my love, une reprise de Whitney Houston, la carrière de Terry Linen a connu un vrai trou noir il y a quelques années. Perte d'inspiration ? Non, l'homme était parti jusqu'au Japon suivre sa belle. Il y restera deux ans. Depuis, de retour en Jamaïque, il a renoué avec le succès avec ses récents singles Mood for love, Say a prayer, et No time to linger. En Europe, on le connaît à la faveur de son duo avec Gentleman, Jah jah never fail. C'est chez lui, en Jamaïque, que nous faisons les présentations.
Reggaefrance / Comment as-tu commencé à chanter? / Je suis né avec la musique ! J’ai commencé très jeune, vers l’âge de six ans. Je me souviens qu’à l’école, je m’entraînais dans les toilettes et chantait pour mes professeurs. Vers l’âge de neuf ans, j’ai commencé à sortir en sound system car je savais qu’il fallait que j’exploite mon talent. Je sortais en cachette du foyer familial pour être là où la musique jouait... J’ai enregistré mon premier titre à l’âge de 12 ans.
Quelles étaient tes influences à cette époque ? C’était la période où Garnett Silk a commencé à rencontrer du succès…Lorsqu’il chante, sa musique touche ton corps et ton esprit, elle te prend entièrement… Lorsqu’il chante, il y a une force qui se dégage de sa musique. Je sais qu’il n’est plus là aujourd’hui, mais sa musique reste présente et c’est une personne que je respecte encore énormément. Il chantait les choses vraies, avec de vrais sentiments… Au final, seule la musique vivra.
Red Rose a lancé ta carrière via ses labels avec How yu fi sey dat et Raggedy Joe, comment travaillais-tu à l’époque ? J’écris des chansons sans arrêt car elles me viennent naturellement. Je chante sur notre manière de vivre, sur ce qu’il nous arrive… Parfois, je rencontre quelqu’un dans la rue qui va me dire de parler de tel ou tel sujet, parfois je fais des chansons sur les femmes, et lorsque j’ai un problème, j’essaie de le résoudre dans la musique.
Tu t’es retiré de l’industrie musicale il y a quelques années déjà, que s’est-il passé ? J’ai rencontré une magnifique princesse japonaise et je suis littéralement tombé amoureux… Je suis parti vivre avec elle au Japon durant presque deux ans. Les gens n'arrêtaient pas de m’appeler pour me demander de revenir en Jamaïque, que ma voix et ma vibe leur manquaient. C’est pour ça qu’aujourd’hui, je me dois de revenir dans la musique afin de satisfaire mes fans à travers le monde. J’ai envie de travailler.
Que retiens-tu de cette expérience ? J’ai commencé par apprendre un peu leur langue afin de pouvoir me débrouiller seul : si quelqu’un vient me parler, je suis capable de comprendre et de lui répondre dans sa langue natale. J’ai beaucoup appris de leurs principes et de l’amour qu’ils montrent, cela m’a beaucoup aidé. Les Japonais sont très ponctuels, s’ils te donnent un rendez vous à une heure précise, ils viendront avec 5 minutes d’avance. En Jamaïque c’est différent, tu vas dire à quelqu’un de te retrouver à 10h et il va arriver à 11h ou midi.
Tu t’étais donc totalement retiré de la musique ? Oui, totalement. J’étais juste relax, je vivais ma relation pleinement. Mais cela ne m’empêchait pas de continuer d’écrire des chansons, car comme je te l’ai dit précédemment, je suis né chanteur, avec ce don donné par dieu et, tous les talents innés sont attribués par Dieu. Je n’ai jamais arrêté la musique : à la maison je continuais à écrire et chanter car je savais qu’un jour je devrais retourner à mes premiers amours et satisfaire à nouveau mes fans aux quatre coins du globe. Lorsque je suis sur scène, mon public devient fou. Je me suis juste octroyé un peu de repos, pas trop longtemps…
Qu’est-ce que cette expérience t’a apportée dans ta manière de faire de la musique ? J’ai vécu beaucoup d’expériences là-bas, leurs manières de travailler et de ressentir la musique est différente. Revenu ici, en Jamaïque, je me dois de penser pour le monde, et pas seulement la Jamaïque.
Tu as sorti ton premier album "Terry Linen" en 2001 chez VP Records, que s’est il passé depuis ? Oui le premier a été distribué par VP Records et ensuite Rockers Island (distributeur japonais, ndlr) a sorti un autre opus de 15 titres sur le Japon. Aujourd’hui, je reviens avec un nouvel effort sur Upliftment music, probablement distribué par VP Records ou Rockers Island, peu importe, ça dépendra de mon management. C’est en discussion, c’est la partie business du travail…
Que peut-on attendre de ce nouvel album ? Ce sera la retranscription de mon âme, j’ai donné le meilleur de moi-même, toute mon énergie pour cet album. J’ai travaillé avec différents musiciens jamaïcains et je sais que cet album aura un impact lors de sa sortie. Car je chante des vraies chansons, je ne fais pas de slackness, je fais de la musique pour tout le monde, je ne dénigre personne.
Quand doit sortir ton album ? Comme mes nouveaux singles Mood for love, Say a prayer, No time to linger marchent bien, mon management veut profiter des bons retours que nous avons pour l’instant pour sortir mon prochain album le plus vite possible, probablement avant la fin de l’été.
Qu’as-tu ressenti le jour de ton retour à Kingston en décembre 2007 ? Je revenais enfin chez moi, je retrouvais mes amis et la chaleur de la température. Aujourd’hui, par exemple, il fait chaud et je transpire, c’est ça la Jamaïque !
Quand comptes-tu venir en Europe ? Je sais que les Européens veulent me voir car je ne suis pas encore venu chanter pour eux. On travaille sur une tournée européenne, mais pour l’instant, on fait la promotion des nouveaux singles Mood for love, No time to linger, Say a prayer, tous extraits de mon prochain opus. Le reste suivra…
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