Tracklist :
CD 1:
1. Proverbs Extraction
2. It's A Trick
3. Pave The Way
4. Dig On
5. Africa Is For Me
6. A Step Before Hell
7. Last Straw
8. I See It Everyday
9. Sister
Chronique écrite par Benoit Georges le mercredi 18 mai 2005 - 20 982 vues
Réalisé par Geoffrey Chung en 1981, l’album "Pave the way" de Pablo Moses n’avait jamais été édité en cd. Il s’agit pourtant d’une œuvre maîtresse, avec l’album "Revolutionary dream", pour ce chanteur rasta qui mêle, avec habilité, mystique et commentaires socio-politiques. Ce symbole d’une époque tourmentée nous est enfin livré en version originale accompagnée, dans un coffret double cd, des versions dubs de tous les morceaux. La puissance des mots et du son, selon l’adage rasta.
Musicalement ce coffret offre un florilège du son roots des années 80, représenté notamment par ses cuivres (arrangés ici par Clive Hunt) et l’utilisation de synthétiseurs aux sonorités nouvelles. Des musiciens de renom ont officié pour ces sessions aux studios Dynamic Sound. On citera par exemple Mickey ‘Mao’ Chung (guitariste qui jouait à la même époque pour Gainsbourg), Willie Lindo (guitare), Sticky Thompson et Scully (percussions), Dean Fraser (sax) ou Nambo Robinson (trombone). Malgré une rythmique lourde, le son de cet album ne doit pas se confondre avec le style dancehall des Roots Radics pour deux raisons: des morceaux plutôt longs éloignés du format 45 tours et des breaks instrumentaux agrémentés de solos. Un support musical qui pose donc une atmosphère qu’on apprécie particulièrement sur les versions dubs et qui se prête au développement de thèmes conscients.
Words, sound and power
1980 est une des années les plus violentes qu’aie connue la Jamaique avec la tenue des élections qui voient arriver au pouvoir le parti conservateur (JLP) d’Edward Seaga. Outre la violence quotidienne, cette période est également marquée par la disparition de deux artistes rastas majeurs : Jacob Miller puis Bob Marley un an après.
C’est dans ce contexte que Pablo Moses nous offre une vision du monde empreinte de philosophie rasta et de réalisme imagé: éloge de la culture populaire et du mode de vie rasta (Proverbs extractions), appels à l’unité mondiale, à la construction et au rapatriement (Pave the way, Dig on ou Africa is for me). Dans It’s a trick, il se place en observateur désabusé d’une société oppressante qui brise les plus faibles comme on peut l’entendre dans Last straw. Il dépeint au sens propre l’enfer babylonien de Kingston, avec un avertissement pour les plus jeunes sur le magnifique Step before hell ou avec I see it everyday. L’album se conclu avec le nom moins conscient Sister, allégorie de la femme à la fois sœur du rastaman et fille de l’Afrique. Des textes poignants pour une interprétation magistrale.
Cet album qui ne surpasse pas le fameux "Revolutionary dream" réalisé en 1976, est cependant une œuvre de première qualité à la fois pour Pablo Moses qui signe ici de très bonnes compositions et pour le producteur Geoffrey Chung. Le disque dub joint à l’album original laisse en effet entrevoir toute la richesse musicale de cet opus et la précision des arrangements. Une réedition qui s'avérait indispensable.
1 réaction
On retrouve dans cet album l'influence de sly et robbie dont est emprunt J.Chung qui rappelons le, a fait partie du word sound and power de peter tosh!!D'ou la demarcation du style "dancehall" des roots radics. Big up a Mikey Boo a la basse!
REACTIONS
1 réaction
Appréciation générale :
On retrouve dans cet album l'influence de sly et robbie dont est emprunt J.Chung qui rappelons le, a fait partie du word sound and power de peter tosh!!D'ou la demarcation du style "dancehall" des roots radics. Big up a Mikey Boo a la basse!