KEN BOOTHE

CHRONIQUE

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Chronique écrite par Jérôme Bast le jeudi 14 mars 2013 - 4 892 vues La pochette le montre de dos, pieds nus et baluchon sur l'épaule, se dirigeant vers le soleil couchant. A tout juste 65 ans, Ken Boothe n'a pas fini son voyage ("Journey", en anglais). Entamé en 1963, alors que la Jamaïque vient de célébrer son indépendance nouvellement acquise, ce long périple l'a emmené sans encombre jusqu'au 21e siècle, et n'est pas encore prêt de s'achever. La preuve avec ce nouvel album, produit par ses soins et enregistré dans sa propre maison avec notamment Robbie Lyn (claviers) et Dwight Pinkey (guitare). C'est un vrai plaisir de découvrir des nouveaux morceaux de cet immense artiste, au répertoire irréprochable. En 2012, déjà, "Mr Rocksteady" avait sorti plusieurs singles, dont le fameux Touch You avec Da Professor, (sur le Antique riddim de Don Corleon) qu'on ne retrouve pas sur cet album. C'est son duo avec le jamaïcain G-Mac et sa batterie pop, Love in your eyes, qui avait servi de single à "Journey". "Trop de guerres, trop de souffrances" chante-t-il sur New world order où il interpelle les dirigeants de ce monde : "Regardez-vous dans la glace". Comme il l'a toujours fait dans sa carrière (ses plus grands succès sont des reprises), Ken Boothe reprend les Wailers (Thank You Lord) mais aussi Otis Redding (Turn you loose) ou encore le megahit pop True de Spandau Ballet (This much is true). Comme dans ses concerts, Ken Boothe fait même une parenthèse dancehall sur le titre Dancehall Girl avec Chauncy et Josey Wales. Avec un son très pop, et une production perfectible, "Journey" n'atteint pas la hauteur de ses albums classiques, mais reste de bonne facture. On ne peut que se réjouir de voir une telle légende de la musique jamaïcaine toujours dans l'actualité. Et son voyage continue…

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