Tracklist :
1. Dub Full Of Girls
2. Under World
3. Explosure - Sylvesters
4. Roots Rockers
5. Chin Chow
6. Reckless Roots - Soul Syndicate
7. Prepare Jah Man - Jah Carlos
8. Grand Slam
9. City Line - Bullwackies All Stars
10. Creation - Bullwackies All Stars
Chronique écrite par Benoit Georges le lundi 05 février 2007 - 20 064 vues
Nocturne poursuit sa série de réedition du catalogue de Wackies, le fameux studio du Bronx qui régnait en maître sur le reggae new-yorkais de 1977 à 1985. La sélection de ce "Reckless Roots Rockers", dubs rares et originaux, correspond ni plus ni moins à un album réalisé en 1977, introuvable dans sa version originale.
La réedition est de qualité mais sans fioritures, loin du travail d’un Pressure Sound par exemple : on y retrouve les 10 titres figurant sur le LP (soit 30 minutes de son…) et la pochette originale. Pas d’inédits ou de titres bonus, encore moins de livret…
Le contenu vaut pourtant le détour. Les riddims sont de première mouture, enregistrés au studio de King Tubby avec l’aide de Soul Syndicate en 1974-75, avant que Lloyd "Wackie" Barnes ne quitte la Jamaïque pour s’établir aux Etats-Unis. Il fonde alors le studio Wackies dans le Bronx, dont les perles les plus connues furent les opus d’Horace Andy ("Dancehall style" ou "Exclusively") et de Wayne Jarett ("Bubble up").
Le son proposé ici est bien antérieur et souvent plus obscur. Les ingénieurs, Jah Upton, Prince Douglas et Wackie lui-même, ont mixé les riddims de 10 singles parus sur le label Senrab (Barnes à l’envers), une des multiples étiquettes de Bullwackie. Seul exception et de taille, un superbe single de Don Carlos (crédité Jah Carlos), Prepare Jah man qui servira plus tard de support à Brimstone and fire de Wayne Jarrett. Parmi les incontournables, Roots rockers, première version du riddim de Jah don’t like that des Chosen Brothers (Wayne Jarrett et Leroy Sibbles en l’occurrence), Reckless roots, dub du Basement session de Joe Morgan ou Creation, version dub de Recession du chanteur maison John Clarke ; les versions instrumentales prennent toute leur dimension sous la patte des ingénieurs qui ont contribué à forger le son Wackies.
On pourrait cependant regretter que cette sortie reste une stricte réédition, courant le risque de paraître anecdotique. Elle aurait pu gagner en intérêt en présentant par exemple les singles avec leur version dub, ou au moins un livret détaillé. La bonne musique a coulé à flot chez Wackies, n’oublions pas de lui offrir les supports qu’elle mérite.