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Date de mise en ligne : lundi 09 mai 2005 - 16 991 vues
Tournée Junior Kelly & Ras Shiloh
Placé sous le signe d’un hommage à Bob Marley, mais aussi à Garnett Silk, Dennis Brown, et Jim Kelly, défunt frère de Junior, cette soirée au Bataclan était surtout une occasion pour le public français de découvrir pour la première fois le jeune Ras Shiloh, au côté d’un Junior Kelly dont l’efficacité scénique n’est plus à prouver.
Pour sa première apparition sur la scène parisienne, le jeune chanteur de Brooklyn aux accents de Garnett Silk a gâté son public en jouant d’abord ses meilleurs morceaux : il entre sur le Lalabela pour un Are you satisfied électrisant, directement enchaîné avec Onto Zion sur le Mount Zion riddim. On entendra également Who can hear sur le Forever loving Jah, superbement interprété, et Brown Eyes, sur le Love is Overdue. Le chanteur prend son temps sur chaque riddim et intercalle des clins d’œil à Jah Cure ou Bob Marley (War). C’est surtout à la fin du show qu’il se permet un hommage plus appuyé à Garnett Silk avec Kingly Character, Zion in A Vision, Hello Mama Africa ou Music Is The Rod. Il quitte la scène après une heure d’un show énergique, généreusement salué par le public qui ne s'y est pas trompé. Sa voix touchante et parfaitement maîtrisée aura ravi tous les amateurs de chant. Mine de rien, Junior Kelly a un challenge à relever.
Après un entracte d’une demie heure, Junior Kelly entre en scène avec Jewel of the nile, un de ses meilleurs titres dancehall, qu’il interprète habituellement devant un public « connaisseur ». L’incartade dans le hardcore ne durera que deux titres, même si la tonalité générale est très dancehall voire quasi-rock avec des mixes très lourds en one-drop. Ceux qui ont déjà apprécié Junior Kelly en concert connaissent déjà les raisons de cette efficacité : grand professionnel tant dans la voix que dans la construction des morceaux, il a l’habitude de se donner avec chaleur à ses auditeurs. Deux caractéristiques qui forcent le respect.
Public comblé
Sans être complètement remanié, son set comporte cette année des nouveaux morceaux (trop peu diront les plus exigeants). Au milieu des Love so nice, Black, African bound ou Smile, déjà bien rodés mais toujours bons, on est heureux d’entendre Dem Story sur le riddim I swear, The more i see her sur le Hard Times, et son hit le plus récent Receive, encore méconnu du public. Il rend lui aussi hommage à Bob Marley, ce qui n’est pas exceptionnel lors de ses prestations, avec Kaya, qui sert à la présentation des musiciens du groupe, ou Rebel music, traditionnellement encadrée par son hit Boom Draw.
Le public, comblé, rappelle le chanteur par deux fois. Il interprétera Never let you down sur la demande d’une spectatrice et Rasta should be deeper qu’il finit au beau milieu du public. " Ils veulent que je parte, déclare plusieurs fois le deejay. J'ai dépassé le temps de 15 minutes mais je ne partirai pas avant la dernière chanson ". Après un ultime rappel sur Paradise en forme de pied de nez aux organisateurs, il quitte la scène sous les acclamations du public. Le show aura finalement eu peu à voir avec un hommage à Bob Marley, mais la double affiche particulièrement séduisante a tenu toutes ses promesses.
Article écrit par Benoit Georges
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