Article
Date de mise en ligne : mardi 23 novembre 2010 - 12 392 vues
Une dernière rose rouge pour Gregory
Plus de deux mille personnes ont assisté samedi aux funérailles de Gregory Isaacs. Artistes, producteurs, amis ont fait le voyage depuis Londres, New York, Tokyo pour rendre un dernier hommage au Cool Ruler, inhumé au Dovecot Memorial Park, à deux heures de Kingston.
« Gregory Isaacs n’était pas Bob Marley, il n’était pas Dennis Brown. Non, il était Gregory Isaacs. » À voir la capitale jamaïcaine retenir son souffle au passage du cortège funéraire, les mots de l’ancien ministre des finances, Omar Davies, prennent tout leur sens. Près d’un mois après son décès, la Jamaïque a rendu un dernier hommage au désormais légendaire Gregory Isaacs.
Après un cortège dans son quartier d'enfance de Fletchers Land, un concert en hommage musical réunissait le gratin de la scène reggae. Bunny Wailer, Beres Hammond, Jimmy et Tarrus Riley, the Tamlins, Queen Ifrica, Etana… Ils ont tous fait le déplacement pour saluer la mémoire du précurseur du Lovers Rock au Ranny Williams Center, à Kingston. Parmi eux, le chanteur Shaggy est monté sur scène avec un des chapeaux de son "mentor" : « Gregory Isaacs a été le premier à me faire monter sur scène en 1993, et pour cela je veux lui montrer tout mon respect. »
Ses collaborateurs et amis les plus proches ont tour à tour partagé avec le public leurs derniers instants avec le Cool Ruler. Tous se sont entendus sur un point : Gregory Isaacs a consumé et assumé sa vie.
Pour Clifton Morrison, Gregory Isaacs était l’artiste le plus apprécié. « En 2005, Isaacs est remonté sur une scène jamaïcaine. Avec son costume blanc il a mis le feu. Impossible d’introduire le prochain artiste. J’ai dû le rattraper sur la route. Quand il m’a dit être trop fatigué, je lui ai proposé d’entamer la chanson et que le public enchaînerait. Et le public a chanté pendant deux heures ! »
Son ami et collaborateur de longue date a lu à l’audience les derniers mots écrits par Isaacs. « Alors que je suis proche de la fin (…), je pense avoir vécu de mon mieux et je n’ai aucun regret. »
Article écrit par Ratiba Hamzaoui
Tags : Gregory Isaacs (44)
|