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Date de mise en ligne : vendredi 25 août 2006 - 12 172 vues

Horace Andy, exclusively

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Attention, chef d’oeuvre ! Diamant brut, “Exclusively” est un disque absolument incontournable. Rien ne manque à cet album qui, aujourd’hui encore, a plusieurs longueurs d’avance sur nous. Cette pièce d'orfèvrerie fut ciselée pendant la période 80-83, l'une des plus riches dans l’histoire du reggae. D’une part, la production reggae a toujours eu cinq ans de retard technologique sur la variété internationale. Pensez seulement qu’au début des années 70, on est encore en mono en JA et que les premiers dub multipistes n’apparaissent que tardivement (en 72). En 82, lorsque paraît “Exclusively”, on est encore dans les années 70 au niveau de la couleur musicale et de la production.

Dans le même temps, les années 80 ont bien commencé et Wackie’s, label New-Yorkais, est sensible au dancehall, un nouveau genre épuré, porté par des chanteurs nommés Barrington Levy, Sugar Minott ou, dans une moindre mesure, Hugh Mundell. Le early dancehall se caractérise par une simplification des patterns de batteries. Une trouvaille de Sly Dunbar qui décide en 79 de jouer le reggae à la manière d’un batteur de rock sous tranquillisants. Du coup, tout se transforme. Si le rythme est plus simple, il est plus facile à appréhender pour les chanteurs qui ouvrent alors tout grand leur palette : toast, singjay, Talk-over, chant...Le “riddim” en tant qu’unité de mesure et d’échange devient le patron ! Le défi sera un jeu d’enfant pour Horace Andy dont la voix de fausset vibrante se fond avec délice dans l’épure sonore du style dancehall. A l’époque, les tenants du early dancehall s’inspiraient déjà de son style, c’est donc sans complexe qu’il s’immisce dans la brèche. Du même coup, il devient une référence sur le marché anglais et travaillera dès lors de plus en plus avec l’Europe.

Horace en lévitation
L’album s’ouvre sur un hommage à Bob Marley, le très à propos Bob Lives On. Cela renforce le poids historique de l’album. Nous y verrons la fin d’une époque et le début d’une longue aventure pour Horace Andy. Deux exemples permettront de mesurer l’état de lévitation d’Horace. Tout d’abord le statique Musical Episode qui ouvre en force la trilogie finale que constitueront Live In The City, Live In Unity et Lonely Woman. La marche musicale de ce titre est fascinante. Statique au possible, sans mouvement harmonique, le morceau progresse en conservant et en accumulant la tension. Celle-ci se libère sur le refrain, pleinement porté par Andy qui appuie avec douceur la mélodie. Et puis, il y a le terrible Live In Unity, bombe absolue, brumisateur pour Ipod en chaleur qui vous pousse à appuyer sur repeat une bonne centaine de fois sans que vos poils n’aient le temps de redescendre : « Lets join us together, lets live in love I say, I beg you yeah !” Musicalement, c’est la fièvre ! On imagine les zicos n’en croyant pas leurs oreilles de la douceur du chant et débridant follement leur jeu pour répondre à cet appel brûlant. La cocotte de guitare, libre de bout en bout, est toujours à l’affût d’une saccade décalée. Au passage, elle trouve l’orgue, feinte avec lui, et anime en sa compagnie la profondeur du mix. Le titre progresse par vague, comme par enchantement.

Made in Wackie’s
Le son de Wackies est un style en soi. L’empreinte est unique et à fait école depuis. “Exclusively” est un enregistrement de référence pour le label. Le son est baigné d’échos, “wet” comme disent Anglais et Jamaïcains. Priorité à l’ambiance musicale et au climat, qui est renforcée par les effets dub. Ce que cherche Wackie’s c’est le lien et l’unité de jeu qui existe dans le groupe au moment de l’enregistrement. Peu importe si l’on perd un peu de brillance et de netteté. On récupérera du mordant au moment du mixage final grâce à l’équalisation maison qui renforce le haut medium et l’aigu et gomme le reste (hormis le gras de la basse.) Une autre caractéristique du son du label est la proximité instrumentale. C’est le jeu, le swing et la retenue qui permet à chacun d’être présent devant. Ainsi, la cocotte dont nous parlions plus haut vient mordre les enceintes. Le clavier, qui ose des sons novateurs pour l’époque, joue aussi beaucoup sur la dynamique et semble jaillir à chaque instant. Et ça, c’est vraiment un régal pour les oreilles !

Attaque massive
L’album était passé relativement inaperçu à sa sortie. Il allait resurgir dans l’actualité grâce à Massive Attack au début des années 90, qui propose à Horace Andy de rejoindre leur aventure. Deux titres présents sur “Exclusively” seront repris note pour note par Massiv Attack : Le désormais célèbre Live In The City et Lonely Woman. Les titres sont remaniés à la sauce trip hop mais conservent toutes les lignes instrumentales d’origine ainsi que les sons de claviers (du moins l’esprit ou l’idée de chacun : violon, cuivres synthétiques…) Il ne s’agit pas ici de savoir laquelle des versions est la meilleure mais juste de constater que tout était déjà là, sur les versions d’“Exclusively”, en 82 ! Un disque majeur on vous dit !


Article écrit par Nicolas Pradat

Tags : Horace Andy (40)

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Réactions

Date de mise en ligne : 25/08/2006
Horace Andy, exclusively

3 réactions
Appréciation générale :

ce Cd est vraiment bon, tout comme Skylarking de Horace Andy lui meme, a écouter, je vs le dit :)

sying glass

Horace andy reste un pilier du reggae.
Je vais prendre ce cd de suite...et je vous conseille d'en faire autant.




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