Tracklist :
1 - What man sow
2 - What a man a deal wid
(I would like to know)
3 - One love
4 - Hypocrites and parasites
5 - Praying for that day
6 - Jah love
7 - Everyman
8 - Unchained (extended version with Trinity)
9 - Unchained dub
10 - What man dub
11 - What a man a dub wid
12- Hypocrites dub parasites dub
13 - Jah dub
14 - Everyman dub
Chronique écrite par Benoit Georges le lundi 22 mars 2004 - 16 946 vues
Le label Makasound, reconnu pour ses rééditions sérieuses de raretés jamaïcaines, nous un offre une nouvelle fois un bel album. Après "Diary of the silent years" sorti en 2002, le « dread électrique » Winston Mc Anuff est encore à l’honneur, cette fois-ci pour une réédition à la vibe d’un album enregistré en 1978-1979 à Channel One. Il s’agit du deuxième album du chanteur après "Pick hits to click" enregistré pour Derrick Harriott en 1977.
Le groupe rassemble une belle brochette de musiciens et notamment le duo drum & bass d’Inner Circle, les frères Lewis, également producteurs de l’album, plus connus sous le nom de Fatman Riddim Section. Lignes de basse puissantes et présence très rock du batteur sont les maîtres mots de cette production.
Les frères Lewis concluent un marché avec Winston Mc Anuff. Ils vont tenter de vendre l’album à parts égales à l’Island et si Island refuse l’album sera à Mc Anuff. Island ne signe pas l’album, celui-ci est donc théoriquement la propriété de Winston Mc Anuff.
Théoriquement car si certains d’entre nous connaissent le morceaux What a man sow, c’est malheureusement parce que cet album a été édité un peu partout (et notamment en France) sans en informer son auteur et encore moins le rémunérer. Du piratage donc qui s’est réglé, pour le cas français, devant les tribunaux (voir l’interview en ligne). Pour Winston Mc Anuff, qui voit le bon côté des choses, cet album est donc « le résultat d’une décision de justice ». C’est surtout du bon roots rocker d’époque, bien présenté, avec de jolis visuels et un livret rigoureux comprenant toutes les paroles des huit chansons.
Tous les titres sont excellents : le fameux What a man sow, What a man a deal with, Hypocrites and parasites, sont les plus connus. La richesse de cet album tient finalement à l’émotion dégagée par le chant de Winston Mc Anuff : sur One love il déclame « One love, one love… » comme une plainte; sur Jah Love, avec très peu de texte, il transmet une grande énergie lorsqu’il reprend en boucle, 20 ans avant les premiers chanteurs bobos « Bun Pope Paul, make Babylon fall ». Même sans grande technique et avec des imprécisions vocales, le titre Praying for that day se révèle d’une grande sincérité dans l’interprétation.
Cerise sur le gâteau, la reprise de Bob Andy, Unchained, dans son mix showcase, incluant le toast de Trinity est un régal.
Le Cd propose en outre les versions dub de sept morceaux mixés par l’ingénieur du son Maximillian qui permettent d’apprécier à sa juste valeur le travail des musiciens sur chaque riddim. Difficile de trouver un point faible à cet album qui décidemment « méritait mieux qu’un cd pirate dans les bacs », dixit Makasound.