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Date de mise en ligne : lundi 12 septembre 2005 - 23 975 vues

Ja'sound festival 2005

Bilan largement positif pour la deuxième édition du Ja’sound qui a brillamment relevé le défi de s'imposer en lieu et place du feu Jamaican Sunrise, disparu avec pertes et fracas après le fiasco de 2004. Le parc Arthur Rimbaud, à Bagnols-sur-Cèze, est certes moins « roots » que le site de Lézan, mais il a suffit à accueillir plus de 22 000 spectateurs venus assister à un programme qui, globalement, a tenu ses promesses.

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Sur place, la configuration des lieux a changé. Le site lui-même a un peu rétréci, les stands se situant à l’intérieur de l’enceinte, mais des inconvénients majeurs ont été améliorés : plus de sanitaires, une sécurité allégée et plus détendue par exemple. Ca compte, surtout lorsqu’on passe les quatre jours sur place.


Mercredi 3 août 2005


Le festival propose pour ce premier soir, une mise en jambe dub avec les performances de trois spécialistes : King Earthquake de Birmingham accompagné de Murray Man, King Shiloh d’Amsterdam et Aba Shanti-I de Londres. Les trois sound systems complets ont été dressés en cercle formant une arène qui s’avérera finalement un peu étroite. Mais la formule fonctionne : les sounds alternent rapidement leurs sets ce qui permet d’apprécier le style de chacun. Le son évolue progressivement : d’abord des sélections dub-roots puis un peu plus de digital et de stepper. Le tout dans un déluge de kilowatts. Parti en trombe, Earthquake sera rattrapé par les problèmes techniques. Seul épargné, Aba Shanti s'accapare une bonne partie de la soirée et impressionne par ses basses énormes sortant de son sound system particulièrement bien conçu. Il clôt son set avec énergie dans un flot de dubplates qu'il n'hésite pas à jouer plusieurs fois.


Jeudi 4 août 2005

Un programme plus chargé attend le public dès le lendemain en début de soirée.
C’est à Ras Shiloh que revient l’honneur d’ouvrir la grande scène du festival. Il parvient parfaitement à captiver le public pourtant un peu clairsemé. Avec un set qui a peu changé depuis sa tournée française, alternant entre ses hits (Are you satisfied, Onto Zion, Who can hear, Brown Eyes) et des reprises de Garnett Silk (Kingly Character, Zion in A Vision ou Hello Mama Africa enchaîné sur le Thank you Mama de Sizzla), Ras Shiloh montre lors de sa performance une grande chaleur humaine : il ne chante pratiquement pas sur la scène mais préfère être au contact du public, qui l'ovationne et participe à ses jeux de scène.

Groundation:
Le groupe californien arrive à Bagnols au terme de sa longue tournée européenne, et offre au public du Ja Sound une prestation parfaitement maîtrisée. Les excellents musiciens du groupe possèdent un son roots, rock, reggae avec des influences jazz qui s’apprécient dans leurs solos. Leur chanteur charismatique Harrison Stafford arrive parfaitement à captiver le public qui répond fortement au show. Entrés sur une reprise massive de Natural mystic, ils enchaînent durant 1h30, des chansons conscientes comme Music is the most high, Smile ou We Free Again, agrémentés de long passages instrumentaux qui décuplent l’énergie du groupe.

Twinkle Brothers:
Grands professionnels, les frères Grant n'ont pas pour habitude de jouer à la légère. Une nouvelle fois, on a pu assister à une prestation électrisante quoiqu'un peu courte. Sans surprise, le choix des morceaux donne à entendre leurs plus grands classiques. Never get burn, Jahovia, Free Africa, Since I throw the comb away, Rasta pon Top… Norman Grant, en pleine forme, s'appuie efficacement sur la basse hypnotique de Dub Judah, toujours aussi inspiré.
Un concert énergique, mené tambour battant, avec en prime le fameux Gussie P à la console.

Richie Spice: Le 5th Element entre en scène dans une formule plus allégée que dans les autres festivals : pas de Chuck Fender, ni d’Anthony Cruz et encore moins de Jah Mason. Là où le bât blesse, c’est que les organisateurs n’en n’ont pas informé le public. C’est donc Richie Spice seul qui assure le show après un bref passage du jeune Jah Penko. Sans grande chaleur, mais avec un certain talent, Richie Spice interprète ses meilleurs morceaux. Il entre sur Blood Again (The Way They're Living) puis enchaîne sur Earth a run red. Suivront Marijuana, Spice in your life, 9-11, Youths are so cold qui figurent assurément parmi les temps forts du concert. Dommage qu'il promène toujours cet air un peu blasé sur le visage. Sa performance valait surtout pour ceux qui le découvraient, l'artiste nous ayant déjà habitué à mieux.

Overproof Sound System avec Mc TWEED (qui fait aussi office de Mc pour le festival) clôturent cette soirée. Le collectif de Birmingham présente son cocktail hybride de sound system et de live, de dub électro, de reggae et de dancehall.



Vendredi 5 août 2005

Le programme est particulièrement chargé ce vendredi, d’autant que le show de Natty King a été déplacé le soir même. Iration Steppa devra se contenter de jouer entre les concerts, sans bénéficier d'un set à part entière. Ce qui ne les empêchera pas de jouer quelques dubplates ravageuses, même si la déception demeure. Le sound français Lion Roots ouvre cette soirée avec des sélections et des dubplates dub.

Et c'est avec une heure de retard que Lyricson et le Black Unite Crew montent sur scène pour ouvrir la deuxième journée de festival, repoussant ainsi toute la programmation de la soirée. Son show résolument dancehall ne convainc pas un public qui attend une vraie confirmation de cet artiste sur scène. Dommage que l'invitation de son crew se transforme une nouvelle fois en vaste pagaille, donnant une tonalité brouillonne à l'ensemble de sa prestation. Backé par Artikal Band qui joue presque toute la soirée, Lyricson est presque trop dynamique, enchaînat des pull-up sur tous les morceaux et des speechs un peu confus.

A la fin du concert, un tour d'horizon permet de se rendre compte que le parc est désormais bien rempli. Festivaliers et organisateurs sont rassurés : le public sera bien au rendez-vous de cette deuxième édition.

Queen Omega ayant raté son avion, c'est Natty King, prévu le lendemain, qui la remplace. Pour son premier passage sur une scène française, ce jeune artiste offre un show bien exécuté où l’on retrouve ses meilleurs morceaux parus sur l’album "No guns to town". Représentant du style vocal de St Thomas (comme Bushman ou Gramps de Morgan Heritage), Natty King soulève le public notamment avec When the money done, No guns to town, Mr Greedy, Pray ou Cut down the price. Très réussi pour une première.

Après les jeunes, c'est au tour de Sister Carol de monter sur scène. Cette artiste vétéran du djing est particulièrement à l’aise sur scène. La "Black Cinderella"donne une prestation dynamique et consciente, agrémentée de quelques pas de danse au plus grand plaisir du public : Rasta Girl, Ital Jacuzzi, Herbal Is Natural ont été interprêtés, pour ne citer que quelques titres.

Midnite: Autre révélation de la soirée, autre style, le groupe de St Croix, Midnite, introduit par Ras McBean, mystifie le public avec un reggae très mélodieux et spirituel. Ils dégagent une réelle énergie et certains de leurs arrangements sont tout simplement sublimes comme sur The gad, Corruption, Ras To The Bone ou encore Mama. Un vent de mysticisme souffle sur le parc Rimbaud. Mais, pénalisé par le retard pris par la programmation, Midnite est monté sur scène alors que l'on s'approche des 3 heures du matin. Après une heure et demie de concert, tout s'arrête : les micros se coupent alors que les musiciens ont lancé le dernier morceau. La raison est simple : le retard initial a fait boule de neige, et il faut maintenant laisser jouer Misty in Roots. Vaughn Benjamin quitte la scène, furieux. Et la formation repart immédiatement après avoir quitté la scène pour jouer le lendemain en Californie !

A 4h du matin passées, il ne reste que les plus résistants pour assister au concert des vétérans anglais de Misty in roots, qui a la dure tâche de réussir à motiver. On est surpris d’emblée par la lourdeur du son et par la maîtrise parfaite des musiciens. Ce reggae roots redonne des forces et on reste forcemment déçu de ne pouvoir l’apprécier que si tard.


Samedi 6 août 2005

La soirée débute par un court mais intense spectacle de percussion, de danse et de chant du Burkina Faso. Le percussionniste unique, qui donne le rythme sur une demi calebasse posée au sol, impressionne le public par sa virtuosité. Le musicien et les deux chanteuses quittent la scène sous les applaudissements pour laisser place à un autre rythme : celui de la Jamaïque.


Natty King: Tenant à assurer le show pour lequel il était programmé pour ne pas décevoir le public, Natty King revient avec un condensé de son précédant concert agrémenté de quelques différences : le morceau Survivor ou For my people sur le Dis ya time riddim.

Queen Omega: Avec une journée de retard sur le programme, Queen Omega ouvre cette dernière soirée avec un show très dynamique. Elle entre sur le splendide Amazing grace. La plupart du concert est constitué de morceaux parus sur l'album "Destiny", mais la chanteuse ne se contente pas de refaire à l'identique les titres: elle utilise les nouveaux riddims comme le Drop leaf, pour mélanger Destiny et No retire. L'incontournable Perfect combinaison, interprété en studio avec Buju Banton ou Ganja baby font aussi partie du set. Le public rappelle la Queen, qui revient alors sur le Military riddim. Elle quitte la scène plus tôt que prévu mais le public est conquis.

Trinity:: Le toaster légendaire entre sur scène avec le Stalag et donne le ton avec un medley. Il alterne ainsi entre ces propres lyrics et de nombreuses reprises, de Bob Marley à Gregory Isaacs.


L’homme ne manque cependant pas de chaleur et descend ainsi directement au milieu du public pour interpréter ses morceaux. L’effet est garanti et le plaisir partagé. Le show est certes un peu court mais on est assuré de revoir Trinity en duo avec Vivian Jackson.

Yabby You:
L'événement du festival, outre la venue de Midnite pour la première fois en Europe, était bien évidemment le concert de Yabby You, qui n'avait pas foulé une scène depuis plusieurs années. Il sera backé pour l’occasion par le Homegrown band et sa section cuivre composée notamment du saxophoniste Guillaume "Steppa" Briard.
Physiquement éprouvé, Vivian Jackson chante assis et doit parfois s’y reprendre à plusieurs fois pour chanter juste: hospitalisé à de nombreuses reprises depuis son enfance, cet artiste fragile tiens néanmoins à assurer son show. Le public ne s’y trompe pas : l’événement est quasi-historique. Le show est marqué par l’émotion et le mysticisme qui se prêtent aux titres interprétés : Love thy neighbour, Love of Jah, Fire in a Kingston, Deliver me from my enemies, Walls of Jerusalem, Anti-Christ, Warn the nation et bien sûr l’incontournable Conquering lion. Trinity monte sur scène pour assurer les parties toastées de King Pharaoh’s Plague, Chant down Babylon kingdom ou Jah vengeance. Un grand moment.

Black Uhuru: Autre grand moment de la soirée, la performance de Michael Rose et de Duckie Simpson, de nouveau réunis après s’être disputé l’héritage de Black Uhuru. Cependant, l’absence de Sly & Robbie tempère un peu le caractère historique de cette reformation. Michael Rose apparaît en grande forme pour cette occasion alors qu’au contraire Duckie Simpson semble plus renfermé voire absent parfois. Difficile pourtant de bouder son plaisir devant les titres classiques du trio: Africa, Guess who’s coming, Sensimilia, Shine eye girl, General, I love king Selassie, Party in session, Abortion ou What is life.


Bush Chemist, qui assurait aussi les entractes entre chaque concert accompagné du Reality Sound, clôture rapidement cette édition 2005.


Les leçons des années passées ont été en partie retenues. Le festival s’achève donc sur un bilan plutôt positif avec de très bonnes découvertes comme Natty King et Midnite. Les artistes vétérans que l’on pensait bien connaître ont également surpris le public avec des prestations largement à la hauteur de leurs réputations. Indéniablement, les circonstances ont fait que les sound systems faisaient figure de parent pauvre du festival. C'est d'autant plus regrettable que le choix de sound "dub" était tout à fait cohérent avec l’esprit " roots and culture " de la programmation. Une éventuelle troisième programmation pourrait y remédier.


Article écrit par Benoit Georges
Photos : Frank Casali

Tags : Sister Carol (18), Queen Omega (25), Richie Spice (73), Ras Shiloh (14), Twinkle Brothers (21), Midnite (73), Natty King (11), Groundation (73), Black Uhuru (8), Yabby You (14), Murray Man (20), Festivals 2005 (5)

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Natty King (Ja'Sound festival - Août 2005) Natty King (Ja'Sound festival - Août 2005) Natty King et Stepper (Ja'Sound festival - Août 2005) Queen Omega Queen Omega (Ja'Sound festival - Août 2005) Ras Shiloh (Ja'Sound festival - Août 2005) Ras Shiloh (Ja'Sound festival - Août 2005) Ras Shiloh (Ja'Sound festival - Août 2005) Ras Shiloh (Ja'Sound festival - Août 2005) Ras Shiloh (Ja'Sound festival - Août 2005) Ras Shiloh (Ja'Sound festival - Août 2005) Ras Shiloh (Ja'Sound festival - Août 2005) Richie Spice (Ja'Sound festival - Août 2005) Richie Spice (Ja'Sound festival - Août 2005) Sistel Carol (Ja'Sound festival - Août 2005) Sister Carol (Ja'Sound festival - Août 2005) Sister Carol (Ja'Sound festival - Août 2005) Sister Carol (Ja'Sound festival - Août 2005) Sister Carol (Ja'Sound festival - Août 2005)
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