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Made in Jamaica, le film

Date de mise en ligne : mercredi 13 juin 2007 - 26 720 vues

Made in Jamaica, le film

En salles depuis le 13 juin, "Made in Jamaica", réalisé par Jérôme Laperrousaz, brosse le tableau éclaté d'une Jamaïque écartelée entre violence, misère et frénésie musicale.

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D'entrée de jeu, la violence. Omniprésente en Jamaïque, elle fait irruption dès les premières minutes : la mort du danseur Gerald "Bogle" Levy, alors que le tournage avait commencé, occupe tout l'écran : témoignages de policiers, séquences de journaux télévisés, mais surtout les images de son enterrement, dantesque, avec Voicemail et Delly Ranks en train de faire danser la foule dans l'église. L'instant d'après, on voit Gregory Isaacs chanter au coin de la rue, un band derrière lui, tandis qu'un corbillard avec ses mamas éplorées passe lentement devant eux. Cette scène, l'une des plus émouvantes du film mais entièrement reconstituée, illustre la démarche de Jérôme Laperrousaz : "Made in Jamaïca" est un miroir déformé par le prisme de son regard. C'est un documentaire-fiction avec des acteurs jouant leur propre rôle.

 

L'idée : mettre en scène la musique, au sens propre. Chaque passage des "acteurs" devant le micro est minutieusement préparé et scénarisé. Sans voix off pour commenter les images, c'est sur eux que se repose Jérôme Laperrousaz pour véhiculer son discours. Par les chansons, nombreuses et sous-titrées, mais aussi par les interviews. Bunny Wailer, qui l'instant d'avant évoquait l'absence de Peter Tosh et Bob Marley, condamne cette pulsion de mort, et y trouve des fondements : « Autrefois, si on avait des chaînes autour du cou et des chevilles, on essayait de les briser. Mais aujourd'hui, ces chaînes ont pris la forme de pistolets qui ont été mis à la ceinture de chaque Africain descendant d'esclaves ! ». Vybz Kartel, lui, lâche une bombe : si la Jamaïque ne produit pas d'armes, qui les fait venir ? Qui « contrôle les ports et les aéroports » ? (We a kill we). Bunny Wailer enfonce le clou : « personne en Jamaïque n'a jamais été condamné pour importation d'armes. » On touche au but mais on n'ira pas plus loin : Jérôme Laperrousaz est déjà reparti.

 

"Made in Jamaica" fonctionne comme un patchwork, entrechoque les générations et les thèmes, passe du coq à l'âne. Quand un Capleton vrombissant entonne That day wil come, on enchaîne sur Third World, que le réalisateur connaît bien pour leur avoir consacré un film, "Prisonner in the street" en 1980 (pour l'anecdote, rendez-vous était pris avec Marley, mais les choses ont traîné en longueur). Quand Kartel ou Lady Saw se lancent sur le terrain du slackness (sous-titres à l'appui), le plan suivant montre Stephen Cat Coore professant à son fils l'importance des paroles.

Après une heure de film, le fil rouge se fait plus ténu et le récit connaît quelques temps morts. Restent les artistes qui se succèdent au gré des tableaux installés par Jérôme Lapperrousaz : Elephant Man annonçant fièrement que "en Jamaïque, nous avons plus de studios d'enregistrements au m² que n'importe quel pays au monde" ; Bounty Killer en studio avec son kit Bluetooth vissé à l'oreille ; Tanya Stephens backé par Third World pour un Can't Breathe remarquable ; Lady Saw improvisant quelques rimes dans sa cuisine, avant de se ruer dans son studio, à deux portes de là ; Bunny Wailer, dans une triste version cabaret / dancehall de I shot the sheriff ; Third World interprétant un superbe Slavery Days dans leur jardin la nuit. Mais aussi Beres Hammond, Brick & Lace, Joseph Current, Toots, Koolant…


Véritable mosaïque culturelle et sociétale, "Made in Jamaica" expose le tableau d'une Jamaïque exsangue de son passé esclavagiste, marquée au fer rouge de la misère et de la violence, et rappelle que le reggae est une musique populaire née dans un pays du Tiers-Monde. Sa jeunesse chante et danse pour oublier. "Cette musique nous sauve la vie" confesse Elephant Man. En confrontant les générations, il illustre les antagonismes d'une révolte qui lorgne l'hédonisme et le consumérisme américain. Paradoxal et fascinant. Comme la Jamaïque.

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Article écrit par Sébastien Jobart

Tags : Bunny Wailer (46), Cinéma et reggae (37)

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Les séances

Date de mise en ligne : 13/06/2007
Made in Jamaica, les séances
"Made in Jamaica" est projeté dans les salles suivantes :

MK2 Bibliothèque – Paris (75)
Bretagne – Paris (75)
MK2 Odéon –Paris (75)
UGC Ciné Cité Les Halles
Les Cinq Caumartin – Paris (75)
MK2 Quai de Loire – Paris (75)
Le Balzac – Paris (75)

Le Melville –Rouen (76)
Cinéma Lux – Caen (14)
Majestic – Lille (59)
Kinepolis le Chateau du cinema – Lomme (59)
Devosge – Dijon (21)
Les 400 Coups – Angers (49)
Cameo Saint-Sebastien – Nancy (54)
Cinema le Rio - Clermont-Ferrand (63)
Katorza - Nantes (44)
Cinéma Comoedia – Lyon (69)
Star – Strasbourg (67)
CGR Olympia – La Rochelle (17)
Le Navire – Valence (26)
La Nef – Grenoble (38)
Megarama – Bordeaux (33)
Le Semaphore – Nîmes (30)
Diagonal-Capitole – Montpellier (34)



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Réactions

Date de mise en ligne : 13/06/2007
Made in Jamaica, le film

17 réactions
Appréciation générale :

tro de religion la dedan sa monte a la tete a force

moi je vis au cameroun ,j'ai juste eu droit par le cable à l'interview de ladie saw sur france 24et quelque extrait,c' je pouvais avoie*r ce film ici ça plairait bien,etant donne que je ss animateur radio ,ça aurai pu renforcer mes connaissances de la scene jamaicaine,mais respect au realisateur,c' wiked

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