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Date de mise en ligne : mercredi 03 novembre 2010 - 7 548 vues
Arthur Guinness Celebration Day
Le très attendu Arthur Guinness Celebration a servi le 23 octobre 2010 au stade national de Kingston une scène digne du Sumfest. Busta Rhymes, Mavado, Wyclef Jean, Bounty Killer et Beenie Man ont mis le feu pendant plus de quatre heures de spectacle.
Mini robe à franges, talons vertigineux et longue tresse, Lady Saw ouvre le bal. À peine arrivée sur scène, la reine du dancehall délaisse chaussures et perruque pour servir à un stade plein à craquer ses classiques. Chat To Mi Back, Billionaire, Hold Yuh. La foule reprend en chœur tous ses titres, mais c’est une artiste assagie qui se tient devant elle. « Vous savez tous que je suis folle, mais même s’il s’agit du Guinness Show, ils m’ont demandé de ne pas agir comme si j’étais sous l’effet d’une Guinness », prévient-elle en lançant un regard à son mari en coulisses. Accompagnée par des artistes comme Ding Dong et Flava, Lady Saw marque l’évènement, rendant un peu pâle le retour sur scène de Wayne Wonder.
Vingt après avoir initié Buju Banton à la scène dans ce même stade, Wayne Wonder revient, ému, et enchaîne ses classiques No letting go, Joyride et dédicace Anything goes à son ami Buju avant de laisser place au capitaine du navire Freddie McGregor. L’auteur de Big Ship Sailing séduit la foule puis appelle ses fils sur scène, Chino et Stephen.
Un dubplate de Michael Jackson
Dans la nuit, la scène prend un autre tournant. La foule se retourne à l’appel de Wyclef Jean qui décide de faire son show, à vingt mètres du sol, sur la tour où se trouve la régie. Il endosse le rôle de chauffeur de salle plutôt que celui de chanteur et enchaîne les disques. L’artiste haïtien offre un ultime cadeau au public avant de s’éclipser : un dubplate de son ami Michael Jackson. La foule n’a pas le temps de s’en remettre que surgit Busta Rhymes. D’entrée, il provoque l’assistance. « Je sais que vous êtes habitués aux couvre-feux mais réveillez-vous ! » Avec Spliff Star, il soumet le public à un quizz musical. Make It Clap, Put your handsup, Give It To Me et promet de revenir après un show de quarante minutes.
Interlude musicale et changement de scène pour la venue de Mr Bombastic. Sur une scène enfumée, Shaggy affole les premiers rangs féminins avec ses plus beaux déhanchés. Alaine, RikRok et Rayvon le suivent à tour de rôle pour Angel, It wasn’t me et Bombastic. Wyclef Jean revient sur scène pour présenter le Gully God, Mavado. Accompagné de son équipe, Mavado enchaîne ses tubes, mais le public peine à suivre. La surprise de la soirée ne se fait plus attendre.
La profession de foi de Bounty
Moment historique dans l’histoire du Dancehall, Beenie Man et Bounty Killer entrent ensemble sur scène pour clore le spectacle. Officiellement réconciliés, complices, ils enchainent l’un après l’autre leurs titres. Les deux légendes du dancehall invitent également Elephant Man et Baby Cham à les rejoindre. C’est un Bounty Killer changé qui prend la parole et appelle à la paix. « Nous ne pouvons plus nous déchirer et perdre notre temps à se faire la guerre. Il s’agit de nous, pas de politique. Vous avez bien vu ce qu’ils nous font subir, tous ceux qui sont morts en mai dernier. Il est temps de s’unir. » Les artistes et la foule approuvent. C’est sur cette profession de foi du Warlord que s’achève le Arthur Guinness Celebration, et que les 30 000 spectateurs quittent le stade national de Kingston.
Article écrit par Ratiba Hamzaoui
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