Focus
Date de mise en ligne : lundi 24 mai 2004 - 22 324 vues
L'industrie du disque tape fort !
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L’heure est grave ! Depuis le début de l’année 2004, l’industrie du disque affiche une baisse généralisée des ventes : 21,4 % en valeur et 20,3 % en volume. Cette baisse est, selon les majors, principalement due au piratage sur internet. Et même si les téléchargements illégaux ne sont certes pas seuls responsables du déclin du marché, il semble désormais indéniable qu’ils mettent vraiment en danger la production musicale.
Par conséquent, le Syndicat National de l’Edition Phonographique (SNEP) a lancé une nouvelle campagne de sensibilisation, signée «La musique gratuite a un prix». En faisant un «doigt d’honneur» aux adeptes français du téléchargement de mp3, cette nouvelle campagne très choc est axée sur la répression et les risques encourus en piratant de la musique. Le message est clair : si vous continuez à pirater, cela peut vous mener droit en prison avec une amende de 300 000 euros en prime. «Nous avons voulu être informatifs et montrer clairement ce que l’on risque en téléchargeant illégalement de la musique sur le net», déclare Hervé Rony, directeur général du SNEP. Nombreux sont ceux pourtant qui leur reproche d’avoir sombrer dans la vulgarité et d’avoir mis de côté toute forme de politesse ou de considération à l’égard leur clientèle potentielle ; ce qui n’est peut-être pas très habile, il faut en convenir.
Toutefois, même si l’arrivée prochaine des offres de vente de musique sur internet (de Sony et d’Apple notamment) et la multiplication et la diversité des nouvelles offres (comme le développement de sites légaux, de nouveaux supports, la baisse de la TVA) font garder bon espoir sur l’avenir du marché du disque, la situation est devenue assez critique pour que chacun s’y arrête.
La France n’est pas la seule concernée et n’est d’ailleurs que la victime de plus d’une crise mondiale qui dure depuis maintenant 18 mois. Entre 1999 et 2003, le nombre de fichiers téléchargés est passé de 2 à 150 milliards, alors que dans le même temps les ventes de disques chutaient de 38 ,7 milliards à 20 milliards de dollars ; et rien qu’en France, tous les jours, 16,4 millions de fichiers s’échangent, alors que l’on ne vend que 400 000 CDs.
L’industrie du disque et l’ensemble de la filière musicale attendent un soutien sans faille des pouvoirs publics pour défendre la propriété intellectuelle et la création musicale et il est bon de voir que, sur une proposition française, une vingtaine de ministres européens de la Culture ont profité de leur réunion au festival de Cannes pour, le mardi 18 mai, débattre tout particulièrement du problème du piratage, qui touche aussi sérieusement le marché du film (en France, 1 million de films est téléchargé tous les jours). «Une action européenne est nécessaire», a déclaré le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres, car il est vrai que la crise n’épargne personne et chacun est désireux de voir se produire le même phénomène qu’aux Etats-Unis, où, après les premiers procès, les ventes de disques ont repris (bien que le piratage n’ait pas baissé pour autant !).
Le ministre de la culture a profité de cette occasion pour dévoiler les grandes lignes du dispositif qu’il présentera prochainement au Conseil des ministres et qui devrait s’organiser en plusieurs étapes : une première phase d’information et de sensibilisation à travers des campagnes adressées notamment aux jeunes et une deuxième phase de dialogue avec les prestataires techniques pour développer un véritable marché de la musique et du film sur internet. Bien sûr, cette lutte nécessite aussi un cadre législatif adéquat, comme avec la loi sur le droit d’auteur, examinée prochainement au Parlement, par exemple ; la sanction pénale y reste un élément fondamental.
L’industrie du reggae et du dancehall n’est pas épargnée par cette crise, bien au contraire, et c’est pour cela que l’équipe de Reggaefrance tenait à alerter ses membres et visiteurs sur le sujet. Nous tenions tout particulièrement à manifester notre soutien au SNEP et à sa nouvelle campagne, et ce même si la forme n’a pas plus à tout le monde. Ouvrons les yeux et arrêtons le piratage abusif, qu’on se le dise !
Article écrit par Lexxx T., Le 24 mai 2004
Tags : Reggae business (59)
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