Fleurs de bitume et gouille de faubourg, La Rue Kétanou maîtrise son répertoire loin des litanies condamnant les maux de cette bonne vieille société.
La Rue Két’ saute sur le caniveau et s’accroche aux étoiles. C’est là où l’on parle d’amour en snobant le désespoir, dans un quotidien onirique cimenté par les copains de comptoir, ceux qui ne sauront jamais rien vous reprocher, trop contents de vous revoir, attelés à vos côtés à repeindre le monde en y jetant quelques ombres de lumière. Rarement sombre car baigné d’amour et d’amitié, ces petites tranches de vie vous rappellent à chaque ritournelle que le plus important c’est l’autre.
Pensées nocturnes révélées au grand jour sous une clarté et une générosité plus proche du dandysme que de la revendication contemporaine, La Rue Kétanou nous offre sur scène une grande leçon d’humanisme par des titis modernes largement inspirés de la nuit, les rencontres et les amitiés passées au tamis de l’espoir d’un trio à qui il manque 20 ans pour être centenaire.